Agissons vraiment pour mieux communiquer. Si la communication est d’argent, l’action est d’or. Le vin est tiré, il faut le boire, car la boucle est bouclée de la pire des manières, à un moment où l’on croyait avoir droit à une lueur d’espoir. Pourtant, les agissements de ceux-là qui devraient inspirer confiance et qui donneraient de l’espoir, sont aux antipodes de la moralité, ils frisent l’insupportable. On dirait qu’il s’agit d’un pays de sourds, de muets, d’aveugles, de voraces, de rapaces, de malhonnêtes, de corrompus, d’inhumains, de traîtres, des dirigeants en transit. En réalité, nous sommes des parlants, des entendants, des voyants et des êtres humains, à l’instar des autres. Cependant, à la vue du niveau d’inhumanité dont font montre des dirigeants haïtiens, dans leur cruauté face à la misère des autres, nous avons la légitimité de nous questionner sur la santé mentale de ceux qui nous dirigent.
LE FACTEUR HAÏTI, le 16 Août 2024._En effet, dans certaines démocraties du monde, en période électorale, on fait du porte à porte à la manière des témoins de Jéhovah, dans d’autres on fait de quartier en quartier, alors que pour la plupart on fait de ville en ville. Par contre, les plus pragmatiques pensent que le porte à porte est réservé à ceux qui ont du temps à perdre et qui, en réalité, ne font presque rien ou rien du tout. Quant à cette stratégie, de commissariat en commissariat, ça marche, le résultat est concret. Il n’y a pas de meilleur moyen que d’utiliser des nationaux, des dirigeants en transit pour détruire un pays, sans la participation visible des étrangers, des vrais faux amis. Si petit à petit, l’oiseau fait son nid, c’est parce qu’il a du temps devant lui, mais de maison en maison, de quartier en quartier, de ville en ville, cela ne marchera jamais, car le temps est compté si l’on ne veut plus compter des cadavres dans la Capitale devenue Port-au-Gang, dans la vallée de l’Artibonite en particulier, dans le pays en général avec le phénomène « Bwa kale », cette forme de justice populaire, faute de justice étatique.
Jacques VERGES, dans son ouvrage titré : « Dictionnaire amoureux de la justice », de manière ironique, a écrit : « On a le droit de tuer son semblable en le privant du pain, on n’a pas le droit de le tuer à coups de couteau ». Pourtant les souffrances de la faim et de la misère dépassent l’entendement en Haïti, elles font plus de morts que toutes les armes de destruction réunies. Selon le professeur Bertrand BADIE, la faim dans le monde fait plus de six millions (6,000.000.00) de victimes par an. En dépit de la monstruosité de la faim dans le pays, on n’en parle presque pas, étant donné que cela ne concerne que les sans-défenses, les laissez pour compte. La tendance, c’est d’aller vers la criminalité causée par des armes à feu et des armes tranchantes, comme si la catastrophe la plus destructive qu’est la faim n’était pas imputable aux dirigeants. C’est Von LISZT qui le dit « Une bonne politique sociale est la meilleure politique criminelle ». La politique sociale doit primer sur la politique criminelle, si l’on veut vraiment lutter contre la criminalité organisée.
Entre le mensonge de ceux qui nous gouvernent et la vérité de la rue, il y a une montagne de différences. Mais ce n’est pas une raison de dire adieu à la dignité, à l’intégrité et à l’honnêteté. Avec l’avancée fulgurante et exponentielle des technologies de l’information et de la communication, tout se sait, tout se voit, rien ne se cache, pas même le secret d’Etat, encore moins une politique de décadence. Vos actions et réalisations, lorsqu’elles sont visibles et profitables à la collectivité, parlent pour vous et tout le monde en parle. Inutile de prêter le flanc au chantage de toutes sortes. Lourdjina ETIENNE et Melchie Daelle DUMORNAY, dite Corventina, entre autres, n’ont rien payé à personne pour parler de leurs réalisations. Diriger un pays, est une lourde responsabilité, car on est au service des autres et non au service de soi-même. Tout dirigeant doit avoir un devoir d’ingratitude envers son secteur, une fois au pouvoir, pour pouvoir servir son peuple, le seul et unique patron à qui l’on doit rendre compte, si on ne veut pas finir dans la poubelle de l’histoire. Si quelque chose est sous contrôle dans le pays, le peuple ne le voit pas encore.
Si pour certains, la dignité, l’intégrité et l’honneur sont des valeurs cardinales, pour d’autres, au contraire, elles n’ont aucune importance. Pour illustrer ces propos, nous nous référons à la lettre de démission du 24 avril 2024, que nous considérons comme un repentir tardif. Votre lettre, Monsieur le Premier ministre, est aux antipodes de la vérité. Si Me Monferrier DORVAL n’était pas assassiné dans les conditions que l’on sait, il vous dirait que le pays n’était ni dirigé, ni administré lors de votre passage aux timons des affaires de l’Etat. D’aucuns diraient que votre administration, à tous les points de vue, a été un cuisant échec pour le pays. Comme des sourds et des aveugles, vous n’avez ni entendu les cris, ni vu les souffrances du peuple qui meurt de faim, vous vous contentiez seulement de ramasser des fortunes dans le trésor public, sans avoir la conscience que votre administration était une gabegie jusqu’ici inégalée. Il n’est pas de trop de rappeler à tous les dirigeants qu’au lieu d’être un gâteau, le trésor public est le patrimoine commun de tous les Haïtiens. Si la rapacité comme la voracité est un péché, l’enfer, vous y avez pensé, mesdames, messieurs les corrupteurs et corrompus?
terrorisaient et qui terrorisent encore toute la population, de combattre l’insécurité généralisée, le kidnapping, les assassinats, la destruction des biens, des institutions publiques et privées. Rien n’a été fait sous votre administration, sauf la gestion désastreuse du trésor public. Des hôpitaux, des pharmacies, des centres universitaires, des écoles classiques et professionnelles, des entreprises de toutes sortes sont pillés et incendiés, dans l’indifférence totale de votre gouvernement. La nation n’a pas été servie, malheureusement, PM.
« Je compatis aux pertes et aux souffrances endurées par nos compatriotes durant cette période », Sic.
C’est bien de compatir aux pertes et souffrances endurées par les Haïtiens durant votre gouvernance à la tête du pays, mais il aurait été mieux et utile de le faire au moment des faits, et non pas pendant que vous êtes en exil. La première mission de l’Etat est de sécuriser la population, car la sécurité est le premier des biens de l’homme. Vos compassions après coup ne valent rien, elles agressent les gens, de préférence, on les considère comme des insultes aux amis et proches des milliers de victimes. D’une façon ou d’une autre, tous les Haïtiens, qu’ils soient au pays, qu’ils soient à l’étranger sont des victimes de vos indifférences, de vos insouciances et surtout de la complicité des dirigeants avec les gangs armés. Le pouvoir ne donne pas que des avantages et privilèges, il responsabilise aussi. Vos compassions tardives sont comme des larmes de crocodile, monsieur le Premier ministre. Votre gouvernement, contre toute attente, a délibérément, fermé les yeux sur les pertes et souffrances des Haïtiens.
national, à raison de 2,5 millions de gourdes chacun, d’autre part, Raoul Pascal PIERRE-LOUIS qui, de son côté, a accusé publiquement, à travers une lettre, trois des honorables Conseillers, dans le souci de laver la dignité, l’intégrité et l’honneur de ceux qui nous dirigent. Ce n’est pas la fin du monde, mesdames, messieurs les autorités, la reddition de comptes peut être exigée à tout moment, la redevabilité est une nécessité et un indicateur de bonne gouvernance.
Un pays ne se dirige pas, il est dirigé. Ce n’est pas Haïti la risée du monde, mais ses dirigeants qui oublient que la première République noire a fait la plus grande révolution du monde. Juste un petit rappel pour vous. Passons de la parole aux actes, afin que vous puissiez être utiles au pays.
Jean Barnave CHERON, citoyen patriote, avocat.
jeanbarnavecheron@gmail.com
15 août 2024
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)