Le Premier Ministre Ariel Henry s’est adressé à nouveau, à la Nation le dimanche 18 septembre 2022, soit huit jours après son annonce fracassante qui a abouti à l’ajustement des produits pétroliers sur le marché national.Lors de cette nouvelle sortie, le chef du gouvernement a minimisé les mouvements de rues ayant occasionné des scènes de pillages, de vandalisme suivies d’incendies de plusieurs entreprises publiques et privées.Selon ses constats, ce qu’il y avait dans les rues n’a rien à voir avec l’augmentation des produits pétroliers ni de la vie chère.Une sortie provocatrice qui suscite encore une fois des grincements de dents au sein de la population haïtienne.
LE FACTEUR HAÏTI, le 18 Septembre 2022._Le gouvernement, dans un avis signé de James Cadet et Ricardo Saint-Jean , respectivement ministres de l’environnement, du commerce et l’industrie, a officialisé, le mercredi 14 Septembre 2022, l’ajustement des prix des produits pétroliers sur le marché national. Depuis, les tensions de rues s’intensifient et le pays s’embrasse dans un nouvel épisode de « pays lock ».
En conséquence, pas mal d’entreprises publiques et privées ainsi que résidences d’officiels du gouvernement ont été, attaquées, vandalisées, pillées puis incendiées par des manifestants qui s’opposent à la décision du gouvernement.
Après une semaine de « pays lock », le chef du gouvernement, dans une nouvelle adresse à la Nation, s’est prononcé le dimanche 18 septembre 2022, sur les faits qui se sont produits à travers la République d’Haïti.
Barricades et pneus enflammés à Delmas 83 / Crédit photo : Patrick DorLors de cette sortie, le locataire de la Primature a craché dessus des revendications populaires contre sa décision qu’il a maintenue jusqu’à nouvel ordre.Selon ses dires, elles n’ont rien à voir avec l’augmentation des prix des produits pétroliers ni de la vie chère.
« Personne n’ose dire que les attaques contre les entreprises, les résidences privées des leaders politiques et membres du gouvernement, les écoles, les hôpitaux et les universités suivies de scènes de pillages, entre autres, sont liées à la crise de carburant ni de la vie chère », a déclaré le Premier Ministre Ariel Henry.
En revanche, le locataire de la Primature a attribué les mobilisations populaires aux soulèvements de gangs. « Tout le monde a pu constater la présence d’hommes en possession d’armes de hauts calibres à la tête des manifestations. C’est une preuve de plus qui montre que ce qu’il y avait dans les rues ne concerne pas l’ajustement des prix des produits pétroliers, ce coût de la vie », a t-il lancé.
En plus, de ces propos provocateurs, Ariel Henry s’en est prix à tous ceux et toutes celles qui, dénonce t-il, s’illustrent dans la pratique de contrebande à la douane de Port-au-Prince, que ce soit en Haïti, que ce soit à l’étranger ont leurs mains cachées derrière ces turbulences.
Cependant, à aucun moment de la durée, le Premier Ministre defacto n’envisage pas de revoir à la baisse les prix des produits pétroliers.Il se contente, de préférence, de lancer un appel au calme à la population haïtienne, en lui informant que le carburant est disponible en grande quantité dans tous les centres de stockage du pays. Pour faciliter sa distribution et sa disponibilité dans tous les pompes à travers le pays, Ariel Henry demande à la population de déblayer les voies publiques de concert avec les instances concernées, notamment la police, la sécurité publique et le MTPTC pour garantir le passage des camions-citernes.
Mouvement de protestation lundi dernier à Delmas/ CP : Dieunel BellegardeEn fin de compte, le neuro-chirurgien rappelle encore une fois que les fonds provenant de la douane et de la subvention du carburant vont être utilisés dans l’implantation des programmes sociaux afin d’améliorer les conditions de vie de la population haïtienne, notamment les couches défavorisées.
Aussi faut-il mentionner qu’il s’agit des promesses qui avaient été déjà faites par le Ministre Ricard Pierre en décembre 2021, lors de la première augmentation des prix des produits pour tenter d’affaiblir les mouvements populaires.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)