S’il y a une catégorie d’haïtiens que l’insécurité atteint jusqu’aux os, c’est la diaspora. Déjà accablés depuis l’assassinat de Jovenel Moise en 2021, ces haïtiens meurent à petit feu. Ce, à cause des actes de banditisme qui s’intensifient ces derniers jours. Malgré loin de la situation, ils portent les conséquences de l’insécurité dans toutes les parties de leurs corps. Ils sont confrontés à de lourdes charges psychologiques. Entendons par là, stress, dépression, remords, honte et surtout regrets. Certains sont même contraints de retourner au bercail.
LE FACTEUR HAÏTI, le 5 Mars 2024._Les mauvaises nouvelles de cette dernière semaine au sujet d’Haïti suscitent consternation. Ce week-end du 01 au 4 Mars 2024, les bandits ont montré leurs griffes. Ils ont envahi les deux plus gros centres carcéraux du pays et ont par la suite libéré tous les prisonniers. Des rapports partiels révèlent que seuls 99 n‘ont pas pu échapper au pénitencier national en raison des handicapés. Les différents groupes armés ont assiégé la zone métropolitaine sous le regard passif des autorités politiques et policières. Impensable !
S’il est vrai que la mort de l’ex-président Jovenel Moïse avait surpris et paniqué toute la diaspora. Laissant cette dernière dans le plus grand doute concernant le devenir du pays. Ces dernières actions viennent comme un coup de massue. Elles ont plombé la diaspora. Certains membres ont même juré de plus avoir envie de retourner au pays même si la situation s’améliore.
L’image récente projetée du pays à travers le monde a égratigné toute son histoire. Aussi, elle a laissé tous les Haïtiens d’ici ou d’ailleurs dans l’expectative. Comment expliquer que des bandits ont percé, à coups de fusils, les fuselages d’un avion dans le plus grand aéroport du pays? Ces scènes de mauvais goûts enfoncent le couteau de la plaie. À contre-coeur, certains Haïtiens risquent de plus revenir sur cette terre.
C’est le cas par exemple de Wanly Fils-aimé, un jeune entrepreneur très influent dans la commune de Ganthier. En décembre dernier, soit le 17, lorsque la troupe de 400 Marozo avait attaqué la commune de Ganthier, des bandits ont incendié la maison de sa mère. Le constat légal avait révélé des drouilles sur la surface de la maison. Et la mort calcinée d’un proche de la famille, Willio Fils-aimé. Le caïd de cette bande armée avait promis la mort à cette famille. Qui sait ce qu’il fera demain dans cette ville puisqu’il s’est renforcé en hommes et en armes après le guet-apens sur la prison civile de Croix-des-Bouquets.
Déjà nostalgiques de la culture et du paysage d’Haïti, ces haïtiens en dehors du pays ne peuvent rien prétendre quant à un éventuel retour ni à un changement pour la première République Noire. N’est ce pas une hypothèque de l’histoire ?
LE FACTEUR HAÏTI ( LFH) / Junior Luc