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Haïti/ Assassinat du Président : Après le FBI, l’ancienne Première Dame s’est confiée au journal américain « New York Times »

Blessée par balles lors de l’assassinat du Président haïtien Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, en sa résidence privée sise à Pèlerin 5, l’ancienne Première Dame de la République se trouve depuis le 28 juillet aux États-Unis pour des raisons de santé.Témoin des faits qui ont conduit à l’exécution de son mari, elle s’est confiée au journal américain, « New York Times ». Et, qu’est-ce qu’elle a dit? Voyons!

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Le Facteur Haïti, le 30 juillet 2021._Hospitalisée dans l’État de la Floride, aux États-Unis après avoir été atteinte de plusieurs projectiles lors de l’assassinat du Président, l’ancienne Première Dame, Martine Moïse, durant son premier séjour, s’était confiée au Bureau Fédéral d’Investigation (FBI) sur le déroulement des faits. Pour son retour en terre américaine pour des suivies médicales relatives à ses blessures le 28 juillet dernier, l’épouse de l’ex-président a été cette fois-ci, interviewée par la rédaction du journal américain « New York Times ».

Répondant aux questions de la salle des nouvelles dudit média, Martine Moïse a avoué qu’après qu’elle ait été touchée  par balles des mercenaires, elle avait été laissée pour mort par ces derniers. À ce moment, l’un a marché sur ses pieds, alors qu’un autre a agité une lampe de poche dans ses yeux pour apparemment, vérifier si elle était toujours en vie ou pas avant de sortir.

« Quand ils sont partis, ils pensaient que j’étais morte », réaffirmé la dame de 47 ans à la rédaction de « New York Times », lit-on dans son article.

Le couple présidentiel, photo prise le 7 février 2017, au Parlement haïtien lors de la cérémonie d’investiture du Président Jovenel Moïse/ Crédit Photo : Google

Lors de cet entretien, elle a tenté de retracer pour le média en question ce qu’elle a constaté au moment de l’irruption des mercenaires colombiens dans la maison présidentielle. Elle a avoué que «La seule chose que j’ai vue avant qu’ils ne le tuent, ce sont leurs bottes
Puis j’ai fermé les yeux et je n’ai rien vu d’autre.», se souvient-elle.

De plus, Martine Moïse a confirmé qu’après avoir été atteinte, elle était allongée sur le sol à côté de son lit.Avec son coude brisé par des coups de feu, la bouche pleine de sang, elle dit qu’elle était incapable de respirer. Au moment de ces actions, son mari, le président Jovenel Moïse d’Haïti, avait été déjà abattu à côté d’elle. « Dans ma tête, tout le monde était mort, car si le président pouvait mourir, tout le monde aurait pu mourir aussi

Ensanglantée, la victime a affirmé qu’elle a écouté pendant que les assassins fouillaient la pièce, cherchant méthodiquement quelque chose dans les dossiers de son mari, a-t-elle dit. « ‘Ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça » . Puis enfin : « ‘C’est ça », se rémémore Martine Moïse. Elle a ajouté qu’aucun des assassins ne parlait créole ou français.Ils ne parlaient que l’espagnol et communiquaient avec quelqu’un au téléphone pendant qu’ils fouillaient la pièce. Ils semblaient trouver ce qu’ils voulaient sur une étagère où mon mari gardait ses dossiers, dit-elle.

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Martine Moïse s’est recueillie devant la dépouille mortelle de son défunt mari Jovenel Moïse lors des funérailles nationales organisées le 23 juillet 2021, au Cap-Haïtien, plus précisément à Madeline/ Crédit photo Associated Press (AP)

C’était l’occasion pour la potentielle candidate à la présidence de s’interroger sur ce qui s’est passé aux 30 à 50 policiers haïtiens de l’Unité de Sécirité Générale du Palais National (USGPN) de la CAT Team et de l’Unité de Sécurité Présidentielle (USP) qui se trouvaient au poste, sécurisant la résidence à chaque fois que son mari y était. L’épouse de l’ancien président s’étonne du fait qu’aucun de ses gardes de sécurité n’a été tué ni même blessé lors de l’invasion des hommes armés. »Je ne comprends pas comment personne n’a été abattu », se demande t-elle.

Selon les confessions de Martine Moïse, son mari a pris son téléphone et a appelé à l’aide. À ce moment elle se rappelle avoir demandé : «Chéri, à qui avez-vous appelé ? « Il a dit : ‘J’ai trouvé Dimitri Hérard ; J’ai retrouvé Jean Laguel Civil.Et ils m’ont dit qu’ils venaient», a fait savoir l’ancienne Première Dame. De là étant, les assassins sont entrés rapidement dans la maison,a poursuivi Martine Moïse. En réaction, le Président lui a dit de s’allonger sur le sol pour qu’elle ne se blesse pas.« C’est là que je pense que vous serez en sécurité.» Ce fut la dernière chose qu’il lui dit, regrette t-elle.

Dévastée par l’assassinat de son mari, Martine Moïse continue de s’en prendre à l’oligarchie haïtienne. « Seuls les oligarques et le système pourraient le tuer et les concitoyens devraient se souvenir de lui comme d’un homme qui a tenu tête aux riches et aux puissants, rapporte le journal.

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Martine Moïse présente son discours lors des funérailles nationales de son mari le 23 juillet 2021, au Cap-Haïtien / Crédit photo : Ted Actu

New York Times a fait savoir aussi que Martine Moïse souhaite que les organismes internationaux chargés de l’application des lois comme le F.B.I., qui a perquisitionné des maisons en Floride cette semaine dans le cadre de l’enquête, suivent l’argent qui a financé le meurtre. Les mercenaires colombiens qui ont été arrêtés, a-t-elle dit, ne sont pas venus en Haïti pour « jouer à cache-cache », et elle veut savoir qui a tout payé.

Le Facteur Haïti (FH)