Des policiers rendent un dernier hommage aux trois agents tués par des gangs armés lors de la cérémonie funéraire à l’Académie nationale de police, à Port-au-Prince, en Haïti, le 31 janvier 2023. /Ralph Tedy EROL

Pratiquement, Haiti devient chaque jour une terre à éviter pour ses fils. Malgré les nombreux gâchis de la Police Nationale d’Haiti face aux bandits, aucune leçon ne semble être tirée. Les statistiques révèlent que 20 policiers ont été tués seulement entre janvier à juin 2024. Et le demier a eu lieu récemment où le caid de Delmas, Jimmy Cherizier alias Barbecue a revendiqué la mort de 3 policiers UTAG (une unité antigang).

LE FACTEUR HAÏTI, le 11 Juin 2024._Similaire ou pas au drame survenu le 12 mars 2021 à Martissant, ces actions nous plongent dans de mauvais souvenirs.

Attaque armée contre des commissariats, démolition de la prison civile à Croix-des- Bouquets, lynchage des policiers et des agents de sécurité, c’est toute une guerre achamée que les bandits ont lancé contre la PNH. Malgré ses 29 ans, l’institution policière ne se montre pas capable d’établir son autorité sur le territoire nationale voire dans la zone métropolitaine. À Croix-des-Bouquets et ses environs, l’Etat est aux abonnés absents.

Ces tristes réalités ont comme enfoncé le clou dans la plaie de certains immigrants haitiens en terre étrangère. Cette semaine, par exemple, le service migratoire chilien a refoulé des dizaines de dossiers des haitiens appliquant pour la résidence chilienne. L’un des exigences de cette résolution est de laisser rapidement le Chili. Pour l’instant, moins de deux ne savent quelle direction empruntée. Plusieurs compatriotes qui détiennent un statut irrégulier sont contraints de retoumer au bercail.

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Evens Joseph Rinvil est un exemple probant. Laissé le pays dans l’unique but de sauver sa peau, il est, à ce moment, dans de beaux draps. Ses deux principales villes sont assiégées par de bandes armées à savoir la Croix-des-Bouquets et le Delmas. En Haiti, Evens fut agent de sécurité d’une compagnie téléphonique et ceci dans une zone très réputée. De par sa sévérité, bon nombre de clients le remarquèrent et vantèrent aussi sa bravoure. Ce qui le rendit, parallèlement, vulnérable. Au point que, l’un des puissants bandits d’alors, Jean Jacques, promu chef de la zone présentement arriva à l’identifier comme cible. Menacé à maintes reprises, M. Evens estime jusqu’à présent que sa vie se tient qu’à un fil.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH) / Junior Luc