Des gangs ont kidnappé dans la matinée du vendredi 11 Mars 2022, à Pernier, dans le Département de l’Ouest, une dame qui fréquentait la zone afin de vaquer à ses occupations.La victime est une commerçante, une « madan Sara » qui gagnait autrefois, sa vie entre Port-au-Prince et le Grand Sud. Cependant, la situation qui règne à Martissant a dévié son parcours.Enlevée, séquestrée, violée et maltraitée, entre autres martyrs, elle a retracé les faits et les a exposés au grand public.
LE FACTEUR HAÏTI, le 28 Mars 2022._Toutes les couches de la société haïtienne sont frappées par le climat d’insécurité , notamment le kidnapping qui étouffe le pays.Cette dame qui évolue dans le secteur informel en est l’exemple vivant. Kidnappée le vendredi 11 mars 2022, à Pernier, elle a vécu l’enfer entre les mains de gangs.
« Ce jour- là je partais à la conquête de marchandises afin que je puisse les revendre pour assurer la survie de mes trois (3) enfants, ensuite pour payer mes dettes. En arrivant à Pernier, des hommes armés à bord d’un véhicule m’ont enlevé .À ce moment, le soleil ne commençait pas encore à poindre. À l’intérieur du véhicule, je m’adresse à eux pour leur dire qui suis-je. En réponse, ils m’ont mis des coups de poings et m’ont aveuglé les yeux. Quand j’ai élevé ma voix pour attirer l’attention des passants dont on rencontre sur le parcours, ils ont augmenté le volume de leur appareil de radio à travers lequel ils écoutaient du ‘Rabòday », se remémore la dame.
Et tout n’était pas fini. Au fief des gangs, elle a veçu l’enfer. Là encore, l’otage fait la radiographie de son triste sort.
« Lorsque les soldats arrivent, ils m’ont battu avec leurs armes et m’ont violé à plusieurs reprises avant de rendre compte à rendre à leur chef. Je les ai entendus dire : « Chèf la, men madanm sa nou te mennen vini la wi. Se li nou te jwenn yè maten. Chèf la reponn yo li di yo : kote nou prale ak madanm sa, ti tèt li tou mare! Ah mesye, se pa moun sa yo nou bezwen, degaje nou mennen madanm nan ale », a confié la commerçante.
Ne voulant pas sortir les mains vides, ils ont répondu à leur chef : Oh oh, kite madanm nan ale! SA vle di gwo madanm sa pa ka jwenn anyen pou l bay nou? », se souvient la dame, précisant qu’elle a été libéré en dimanche.
Après cette scène de violence, la victime avait consulté un médecin à Delmas 33 pour des tests médicaux d’urgence. De la étant, on lui dirige vers un psychologue.
Au dela de tous ces martyrs qu’elle a subis, elle a des dettes à payer car la situation qui prévaut à Martissant a tout chamboulé entre ses mains. Raison pour laquelle, elle a envoyé l’une de ses 3 enfants à poursuivre ses études en province. Ajouter à cela, elle n’a pas une demeure fixe pour passer ses nuits, car la date de son loyer a expiré depuis le 15 janvier 2022, se plaigne t-elle.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)