Où est passée la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) déployée au compte-gouttes en Haïti pour épauler la Police et l’Armée dans leur lutte enclenchée contre l’insécurité ? Cette question se trouve depuis environ une semaine sur toutes les lèvres en Haïti dans un contexte où les gangs armés y règnent en « maîtres » et « seigneurs ». La MMSS est-elle portée disparue ?
LE FACTEUR HAÏTI, le 17 Novembre 2024._La présence des policiers kényans, Jamaïcains et bahaméens déployés en Haïti à travers la Mission Multinationale de Soutien (MMSS) à la Sécurité semble ne pas être utile au pays.
Alors que plusieurs quartiers de Port-au-Prince font face depuis le 17 Octobre 2024, à une escalade de violences des bandits armés de « viv ansanm », personne n’a de leurs nouvelles, voire de leurs actions concrètes posées aux côtés de forces armées d’Haïti pour contrecarrer les gangs dans les exactions contre la population.
Or, récemment, le Commandant en chef de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité, Godfrey Otunge, dans une interview accordée à « La Voix de l’Amérique » avait prévenu les gangs armés haïtiens que leurs jours sont désormais comptés.
Sa déclaration semble avoir servi de booster aux gangsters pour défier encore plus l’autorité de l’État et attaquer plusieurs quartiers paisibles, malgré la présence de plus de 400 kényans, 22 Jamaïcains et 6 bahaméens en Haïti.
C’est du déjà vu, car un mois après le début de leur déploiement au rabais, les policiers kényans exprimaient leurs reticences à participer à des opérations musclées visant le démantèlement des foyers de gangs, quoiqu’ à bord de véhicules blindés.
C’est le cas à Solino et au Bél’Air où la lâcheté de ces Africains a été dénoncée par des notables locaux, soulignant également un manque d’engagement et de volonté des Kényans à accompagner les policiers et les soldats de l’Armée d’Haïti à l’intérieur des zones contrôlées par les gangsters.
Parallèlement, ils réchignaient du retard enregistré sur la date de paiement de leur salaire mensuel.
Malgré tout, la presse kenyane ne cesse de vanter les réalisations des Kényans déployés en Haïti, quoique qu’elles soient œuvres de policiers haïtiens, notamment la prise de contrôle anticipée de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUE), l’ouveture du port de Port-au-Prince et l’opération menée au fief du chef de gang Vitelhomme Innocent soldée par la mort d’au moins 20 bandits.
La dernière fois qu’on a entendu parler de la MMSS en Haïti remontait d’un mois, c’est-à-dire lors du déploiement de quelques kényans à Pont-Sondé, à Saint-Marc , dans le Département de l’Artibonite, après l’attaque du gang « gran grif » de Savien qui avait fait plus de 110 morts et plusieurs dizaines de blessés graves.
À rappeler que la semaine écoulée, l’OEA a dit soutenir l’idée du Gouvernement haïtien de transformer la MMSS en mission d’opération de maintient de paix sous l’égide de l’ONU pour un meilleur financement.
Entre temps, les autorités des Bahamas autorisent leurs troupes déployées en Haïti de retourner au bercail si elles se sentent menacées par la résurgence de l’insécurité qui ravage le pays.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)