L’ex-Première Dame de la République d’Haïti Martine Moïse et l’ancien Premier Ministre Claude Joseph font partie des 51 personnes envoyées par devant le Tribunal criminel. Ces deux personnages, vraisemblablement plus proches de Jovenel Moise, semblent n’avoir pas les mains saines dans l’assassinat du défunt. Selon une ordonnance du juge instructeur Walther Wesser Voltaire, ils devraient être jugés pour : associations de malfaiteurs, vol à mains armées, terrorisme, assassinat et complicité d’assassinat, entre autres. Le juge arrive à tirer ces reproches suite aux témoignages de Lyonel Valbrun, ancien Secrétaire du Palais National. Ce dernier a révélé que Martine Moïse a conspiré contre Jovenel Moïse avec Claude Joseph pour devenir « Présidente » après le magnicide.
LE FACTEUR HAÏTI, le 24 Février 2024._ Le juge chargé de poursuivre l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse, Me Walther Wesser Voltaire a rendu, le 25 Janvier 2024, son ordonnance relative au magnicide survenu dans la soirée du mardi 6 au mercredi 7 Juillet 2021, à Pèlerin 5. Les révélations sont choquantes. Car, l’ordonnance de 122 pages a levé le voile sur 51 personnes inculpées dans le crime dont la femme du président et son premier ministre. Ces inculpés sont tous envoyés par devant le Tribunal Criminel où ils devraient être jugés pour les faits qu’on leur reproche.
Puisqu’il y a eu assassinat, il aura inévitablement eu des complices et des coupables. Mais penser que la femme de la victime serait dans le rang des comploteurs parait bizarrement étonnant.
Pourquoi Martine Moïse passe de l’amour à la trahison ?
En effet, lors de son audition en date du 16 Novembre 2023, dans la Chambre d’Instruction Criminelle du juge Voltaire, le SG du palais a révélé qu’il a subi de fortes pressions de la part de Martine Moïse afin qu’il mette le Bureau du Président Jovenel Moïse à la disposition de Claude Joseph pour que ce dernier organise un Conseil des Ministres.
Dans cette même démarche, il est écrit dans l’ordonnance que le 9 Juillet 2021, soit deux jours après l’assassinat du Président, Martine Moïse a appelé Lyonel Valbrun pour lui dire : « Jovenel pat fè anyen pou nou, fòk ou louvri biwo Prezidan bay Ti Klod pou l fè yon Konsèy Minis, li pral fè eleksyon nan 3 mwa, pou m ka vini Prezidan, se kounya nou pral gen pouvwa ».
Or, lors d’une interview accordée le 30 juillet 2021, au journal américain « New York Times », elle avait déclaré ouvertement qu’elle nourrit l’intention de se porter candidate à la présidentielle aux prochaines élections. Cette sortie médiatique de l’ex Première Dame avait pris place environ 23 jours après l’assassinat de son mari, Jovenel Moïse et 8 jours après ses obsèques, le 23 juillet 2021, au Cap-Haïtien.
Toujours selon les témoignages de Lyonel Valbrun, l’ex-Première Dame, Martine Moïse s’était rendue au Palais National dans la soirée du Lundi 5 Juillet 2021, soit deux jours avant l’assassinat de son mari d’où elle emportait un tas d’objets. Ce déménagement, a précisé l’ancien Secrétaire Général du Palais National, a duré près de 5 heures d’horloge, soit de 10 heures (PM) à 3 heures du matin (6 Juillet 2021).
Pourtant, depuis les campagnes présidentielles et jusqu’aux derniers moments de la victime, Martine parut bras-dessus bras-dessous avec Jovenel Moïse. Du moins devant les caméras. Ne montrant aucune animosité. Qu’est ce qui a, tout d’un coup, bousculé Martine ?
Martine Moïse n’a pas su faire carrière dans le mensonge
S’il y a quelque chose qui ne joue pas en faveur de la veuve, c’est son incohérence. A chaque sortie, elle avance un fait qui, tantôt brouille les pistes, tantôt la contredit. Personne n’a assez de mémoire pour faire carrière dans le mensonge, dit-on.
Il a été cité dans l’ordonnance qu’a plusieurs reprises, Martine Moïse a menti et s’est contredite dans certaines déclarations. Ainsi, l’ex-Première Dame a laissé entendre que pour se protéger des mercenaires, elle se réfugiait sous le lit conjugal du couple présidentiel. Pourtant, la visite des lieux a permis au Juge de découvrir que la façon dont ce meuble est fabriqué, même un géant rat dont la taille mesure 35 à 45 centimètres, ne peut accéder en dessous duquel pour s’y cacher.
Aussi, ses déclarations sur le nombre de projectiles dont elle a été atteinte, tantôt 12, tantôt 8, tout comme celles relatives aux différents endroits où elles se trouvaient lors de l’opération, tantôt elle partageait la chambre avec le Président, tantôt elle se retrouvait avec ses enfants, entre autres, donnent lieu au Juge de conclure que ses sorties sont si entachées de contradictions qu’elles laissent à désirer et la discréditent.
Claude Joseph, un piètre stabilisateur !
Est-il un complice ? Dieu seul sait. Par contre, ses actions laissent à désirer. Ce fut comme de l’eau froide au visage quand il déclara lors d’une adresse à la Nation : « La situation est sous contrôle » ! Ah Bon ! Juste pour appeler le peuple au calme. Or, les assassins du Président Jovenel Moïse couraient encore les rues et son cadavre gisait dans un amas de sang, en attente de constat légal et de l’intervention de la police scientifique, a retracé l’ordonnance. Pourtant, c’était jusqu’à mi-journée qu’une foule immense aura capturé des gens aux peaux claires, disons des colombiens.
Aussi, le Magistrat instructeur, dans son ordonnance, a rappelé qu’au moment où les mercenaires colombiens lancent les attaques contre le domicile du Président Jovenel Moïse, la préoccupation première de Claude Joseph a été la sécurité de sa personne. À preuve, peut-on en lire, il a ordonné au Directeur Général a.i de la Police d’alors, Léon Charles, de prendre des dispositions nécessaires en vue de le protéger plutôt que de lui demander de se faire accompagner par une escorte pour se rendre sur les lieux où le Chef de l’État se trouvait piégé.
Ajouter à cela, la réticence de l’actuel chef de fil du Parti Politique « Les Engagés pour le Développement (EDE) » de céder le pouvoir au Premier Ministre désigné, Ariel Henry, en lui apprenant que le Président n’avait pas eu le temps de l’installer, et qu’il allait organiser, en la circonstance, un CSPN Spécial en tant que Premier Ministre, est évoquée par le juge dans le document de 122 pages, prouvant l’implication de ce dernier dans le coup.
En fin de compte, le Magistrat instructeur s’est basé sur les déclarations du « cerveau présumé » du crime, Félix Badio Joseph en date du lundi 30 Octobre 2023, qui avait admis que l’ex-Premier Ministre, Claude Joseph et consorts, notamment Ardouin Zéphirin et Gary Bodeau, entre autres, proches du Président, étaient favorables à son arrestation.
Haïti 🇭🇹 chérie ❤️ “L'enfer est vide.
Tous les démons sont ici.”
William Shakespeare
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En dépit de ces témoignages éclaboussants, les deux conspirateurs contestent les conclusions de l’ordonnance rendue par le juge Walther Wesser Voltaire. Et la question qui reste pendue : « qui a assassiné Jovenel Moïse? ».
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)