La Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) non-onuisienne dirigée par le Kenya pourrait bientôt changer de statut. L’annonce en a été faite le jeudi 5 Septembre 2024, par le Président du Conseil de Transition, Edgard Leblanc Fils lors d’un point de presse autour de sa rencontre avec le Secretaire d’État Américain, Antony Blinken, présent en Haïti. Un manque de financement auquel la force étrangère présente en Haïti fait face, est la raison principale de cet éventuel changement, selon Edgard Leblanc Fils.
LE FACTEUR HAÏTI, le 6 Septembre 2024._Le Secrétaire d’État Américain Antony Blinken est en mission officielle en Haïti qui a débuté le jeudi 5 Septembre 2024. Au cours de son séjour à Port-au-Prince, il doit discuter de la situation du pays avec le Président du CPT, Edgard Leblanc Fils, le Premier Ministre Garry Conille, les Resonsables de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) et des Représentants d’autres secteurs du pays, entre autres.
Dès son arrivée, il a rencontré et échangé avec le Président du Conseil de Transition, Edgard Leblanc Fils. Au terme la rencontre, le Président, dans un point de presse, a fait le décryptage des priorités discutées avec le chef de la diplomatie américaine.
ll s’agit, selon ses dires, de la sécurité, des élections, et de l’impact du scandale de corruption de la Banque Nationale de Crédit (BNC) sur le fonctionnement du Conseil de Transition (CPT).
En ce qui concerne les démarches entreprises visant à restaurer la sécurité en Haïti, Edgard Leblanc Fils a évoqué de grands efforts déployés, notamment avec le renforcement des capacités de la Police et l’Armée d’Haïti grâce à l’accompagnement du premier contingent de policiers kényans. Selon lui, ces efforts consentis ont permis de constater une position d’attaque de la police Nationale d’Haïti (PNH) de concert avec les Forces Armées d’Haïti (FADH) contre les gangs armés.
Cette riposte, a poursuivi Edagard Leblanc Fils, a permis également aux partenaires internationaux dont les États-Unis d’Amérique de voir et de comprendre la nécessité de renforcer davantage les capacités de la police et l’Armée d’Haïti.
L’insuffisance du nombre de policiers kényans fait défaut !
Dans son discours, le Président du CPT a déclaré que les 380 policiers kényans déployés en Haïti dans le cadre de la Mission Multinationale sont très timides dans leur marge de progression.
Ils devrairent être renforcés par l’arrivée de 600 autres, mais ils se font encore atteindre, se désole t-il.
La Mission Multinationale confronte des difficultés financières !
Outre la faible quantité de policiers, la force étrangère débarquée en juin dernier en Haïti fait déjà face à un manque de financement, a révélé le Président du Conseil de Transition. Il a rappelé qu’il s’agit d’une nouvelle mission non-onuisienne contrairement aux anciennes qui se sont succédées en Haïti où les membres de l’ONU avaient contribué financièrement. Quant à la MMSS, seuls les Etats-Unis ont apporté leurs contributions, se plaint-il.
À en croire les confirmations du Président, la Mission ne dispose actuellement qu’à peu près 300 millions de dollars, alors qu’une bonne partie a été contacrée à la mise en place et la construction des installations réservées aux Membres de la mission étrangère.
Vers le changement de statut ou la transformation de la Mission !
Pour pallier au manque de financement que confronte la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), des reflexions sont en cours et des contacts sont entrain d’être établis visant à changer son statut. C’est du moins ce qu’a révélé l’actuel Président du CPT à la presse.
« Elle passera de la mission d’appui à la sécurité (non-onuisienne) à une mission d’opérations pour la paix (onusienne) », a-t-il précisié.
De l’encadrement en faveur de la Police et l’Armée, du financement pour la prochaine mission
Cependant, cette dernière doit être capable d’accompagner et d’encadrer les forces de l’ordre haïtiennes et qu’après son départ, la police et l’Armée seront en mesure d’assurer pleinement la sécurité du pays, notamment dans la lutte prolongée contre les gangs , souhaite le Président.
« C’est pourquoi qu’en tant que Président du Conseil de Transition, j’ai partagé l’idée avec le Secretaire d’État Américain Antony. Je lui ai expliqué l’importance d’un éventuel changement en lui disant qu’à partir de là, il y aura des financements obligatoires des membres de l’ONU. Toutefois, l’initiative doit être inscrite dans un délai limité nous permettant de gérer ou de régler la question de sécurité dans le pays en dehors de tout appui venant de l’étranger à la fin de mandat », a conclu Edgard Leblanc Fils.
Aussi, faut-il rappeler que le Président du CPT n’est pas le seul à se plaindre du manque de financement, car les policiers kényans se plaignent également du retard de paiement au sein de la mission, avaient confié leurs prochains aux médias du pays ( au Kenya).
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)