Au lendemain de son arrivée en Haïti afin d’occuper son poste et de former son Gouvernement, le Premier Ministre choisi, Garry Conille a fait du « m’as-tu-vu » à Port-au-Prince. Le futur locataire de la Primature, escorté par la police, a pavané le dimanche 2 juin 2024, dans les rues de la Capitale engloutie par les bandits armés. Sa visite laisse présager qu’il prépare le terrain sur le plan sécuritaire à travers un « one man show» avant la formation de son cabinet ministériel.
LE FACTEUR HAÏTI, le 3 Juin 2024._Alorsque les bandits armés de la coalition « Viv ansanm » occupent et dévastent presque toute la Capitale haïtienne, le nouveau Premier Ministre désigné, Garry Conille, lui, l’utilise pour faire du simulacre.
Sous haut dispositif de sécurité garantie par des policiers à l’intérieur d’un véhicule blindé aux ordres du Directeur Général ai, Frantz Elbé, Garry a défilé à travers certaines rues de Port-au-Prince.
Après avoir été à bord du blindé de la PNH muni d’équipements de l’institution, Garry Conille qui arborait un gilet par balles, s’est fait prendre en photo avec le Directeur Général a.i de la police au milieu des quelques policiers d’une unité spécialisée.
Son passage au centre-ville notamment à l’avenue de la République, aux rues des Casernes, Saint-Honoré, et Capois où il a échangé avec des déplacés internes au Lycée des jeunes filles, avait pour objectif d’évaluer l’ampleur des dégâts causés par les bandits armés lors de leurs offensives sur la Capitale haïtienne.
« À première vue, le constat est triste », a-t-il lancé depuis le blindé.
Ce « show médiatique » de Garry Conille est un film déjà vu, car le 6 juin 2021, Claude Joseph, Premier Ministre d’Haïti de l’époque, entouré de ses agents de sécurité avait visité Martissant suite aux affrontements armés éclatés dans la zone le 1er Juin de la même année.
Le premier ministre a.i d’alors, dans une note publiée sur sa page Facebook, a informé qu’il s’est rendu dans la zone en compagnie du commandant en chef a.i de la PNH,Léon Charles. Une photographie montre le chef du gouvernement, Claude Joseph, le Directeur Général Léon Charles ainsi que des agents de police lourdement armés marchant dans la zone .
« J’ai emprunté la route de Martissant [pour me rendre] à la Marine haïtienne, en passant par la Place de Fontamara, pour constater, de visu, que l’institution policière a pu y ramener l’ordre et rouvrir la voie à la circulation, conformément aux directives du CSPN», a-t-il écrit.
À rappeler que depuis lors, la situation sécuritaire s’est détériorée à l’entrée Sud de la Capitale, sous les yeux des Gouvernements qui se sont succédé.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)