En vue de vulgariser, de sensibiliser et de montrer l’importance des droits humains en Haïti, l’Institut National pour la Défense des Droits Économiques Sociaux et Culturels (INDDESC) présente, du 20 au 21 Avril 2023, un forum sur les droits humains à Port-au-Prince. L’activité sera déroulée à l’Université Quisqueya (Uniq) sous thème : « Droits humains en Haïti : entre mythe ou réalité ».
LE FACTEUR HAÏTI, le 7 Avril 2023._L’objectif principal de cette activité est de former et informer les Haïtiens et Haïtiennes sur l’importance des droits économiques, sociaux et culturels (DESC). Puis, dégager les enjeux relatifs aux violations des DESC et montrer l’urgence qui s’impose d’exiger à l’Etat d’assumer ses obligations en matière des DESC par l’entremise de la formule (DAAA). Et enfin, Promouvoir les droits humains en Haïti.
D’après Frédo Jean Charles, la constitution du 29 mars 1987 est un texte qui répond aux aspirations légitimes de plus vulnérables, malheureusement qui n’est pas appliquée dans sa forme et teneur. Elle plaide favorablement en faveur de la jouissance réelle et pour le respect des droits inaliénables de la personne humaine dans plusieurs articles dont les articles 19 ainsi de suite. Cette constitution étant au sommet de la pyramide des normes ou pyramide de Kelsen, Juriste austro-américain du début du 20ème siècle, préserve les droits fondamentaux, pourtant ces droits là sont galvaudés par les dirigeants haïtiens jouisseurs de pouvoir sans sens de responsabilité qui, au contraire, piétinent les droits humains.
Le parlement haïtien a également entériné beaucoup de traités internationaux notamment le Pacte International relatif aux Droits Économiques Sociaux et Culturels (PIDESC), le Pacte International relatif aux Droits Civils et politiques (PIDCP), le Protocole de San Salvador, la convention américaine des droits de l’homme, entre autres, ainsi que beaucoup de déclarations qui exigent à l’État le respect, la protection et la mise en œuvre des droits humains au bénéfice de toute citoyenne et tout citoyen.
Le 10 décembre 1948, après la deuxième guerre mondiale, Haïti a été l’un des pays fondateur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Bien plus encore, Haïti a été au cœur de plusieurs initiatives consistant à protéger les droits humains notamment à travers la révolution de 1804, la plus grande révolution des temps modernes. En dépit de ces travaux effectués par notre terre dite terre de liberté, aujourd’hui, il est alarmant de constater le mépris exacerbé de la part des autorités étatiques et politiques vis-à-vis des droits imprescriptibles des haitiens.
En ce 21 ème siècle, la période séculaire des temps modernes, les Haïtiens vivent dans l’indifférence totale de l’État et dans l’indignité abjecte. La grande majorité est dépourvue de tout. Les haïtiens sont dans l’humiliation, dans l’insuffisance, dans l’inaccessibilité, dans la pauvreté extrême, dans la misère, dans le tourment avec des exactions commises ici et là, des chocs psychologiques et corporels, des violences symboliques, la faim aiguë, l’insécurité sociale et généralisé, les violations systématiques et systémiques des droits fondamentaux de la personne humaine et le chômage sont la caractéristique limpide d’Haïti.
Il semblerait que les droits humains existent seulement dans les discours et dans les livres mais pas dans la réalité. Tout cela constitue, à nos yeux, un échec pour les droits, pour la liberté concrète et pour la dignité des patriotes haïtiens. L’Institut National pour la Défense des Droits Économiques Sociaux et Culturels (INDDESC) constatant la négligence de l’État, la décadence des droits humains en Haïti et le manque de formation sur les droits humains, en profite pour organiser un forum avec pour intention d’éveiller la conscience collective des futurs participants avec des intervenants qui sont des personnalités emblématiques et bien formées en vue de propulser cette cause au sommet des débats de l’actualité. Car pour l’INDDESC, d’une part, autant que les responsables de l’État ne maîtrisent pas les droits humains et en plus ne protègent, ne respectent et ne mettent pas en œuvre les droits humains et, d’autre part, autant que les haïtiens ne connaissent pas leurs droits et n’exigent pas à l’État de faire des réformes au sein des institutions de service, il n’y aura jamais une Haïti où les droits fondamentaux de l’homme restent une priorité et où il fait beau vivre.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)