Arrêté le 8 Avril 2015 à l’âge de 16 ans pour viol sur une mineure de 13 ans, Laurent Cedernier a été écroué le 16 du même mois à la prison civile de Jérémie. Sept (7) années après, soit le 13 avril 2022, il s’est retrouvé mort en détention préventive prolongée. Malgré deux juges avaient eu la lourde responsabilité de statuer sur l’affaire, à tour de rôle, le dossier n’a avancé d’un cran. LE FACTEUR HAÏTI vous emmène.
LE FACTEUR HAÏTI, le 15 Avril 2022._ Laurent Cedernier est né le 23 Décembre 1999, à Jérémie, Chef-Lieu du Département de la Grand’Anse, plus précisément à « Pleine Matin ». Arrêté pour avoir dérobé la loi, le jeune est mort aux mains de la justice injustement.
Accusé de viol sur une mineure de 13 ans, il a été arrêté par les autorités policières et judiciaires de la ville en date du 8 Avril 2015. Une semaine plus tard, soit le 16, il a été incarcéré à la prison civile de Jérémie pour les faits précités. Âgé seulement de 16 ans , il était à l’époque, en 3ème année fondamentale.
Hypertendu, Laurent Cedernier est décédé dans sa cellule le mercredi 13 Avril 2022, dans la prison civile de Jérémie. Après la nouvelle de sa mort, la rédaction de l’agence de presse en ligne LE FACTEUR HAÏTI a contacté Gérald Guillaume, responsable de l’organisation de droits humains baptisée « Initiative Département contre la Traite et le Trafic des Enfants (IDETTE) » à ce sujet.
« Effectivement, Laurent Cedernier (16 ans) a été arrêté pour viol sur une mineure de 13 ans en Avril 2015″ a confirmé le défenseur des Droits Humains. Il est mort hypertendu le 13 Avril 2022 à la prison civile de Jérémie, soit après avoir passé 7 ans en situation de détention préventive prolongée, a t-il précisé. »En fait, au niveau de l’IDETTE, nous dénonçons le comportement des acteurs judiciaires de la juridiction qui n’avaient consenti aucun effort relatif à ce dossier », se consterne Gérald Guillaume.
Aussi a – t-il craché son indignation du fait que le dossier de Laurent était entre les mains d’un premier juge d’instruction. Quelques temps après, ce Magistrat avait quitté le Département. Après son départ, un autre avait été choisi pour statuer sur l’affaire. Bref, le même refrain. Aucun résultat n’a point à l’horizon pendant une période de 6 ans, jusqu’à la mort du jeune homme, se désole t-il.
La détention préventive prolongée gangrène la prison civile de Jérémie
Selon les informations confiées par Gérald Guillaume à la rédaction de l’agence de presse en ligne LE FACTEUR HAÏTI, 16 mineurs (es) sont en situation de détention préventive prolongée à la prison civile de Jérémie. Neuf d’entre eux ont leurs dossiers au tribunal correctionnel. Et ceci, malgré la prise de siège de 5 juges, rien n’est fait pour combattre ce fléau, se plaint le défenseur des droits humains.
Ajoutant aux 16 mineurs, 253 détenus y ont été comptabilisés pour seulement une vingtaine de condamnés.Quant aux autres, ils croupissent en détention préventive prolongée depuis des ans, a poursuivi le responsable de l’IDETTE.
Dégradation des conditions de détention à la prison civile de Jérémie
À Jérémie, les droits des prisonniers ne sont pas respectés. La prison est mal entretenue. Les détenus mangent et dorment dans de mauvaises conditions, alerte Gérald Guillaume. Ce cri, à en croire le numéro 1 de l’IDETTE, sert de prétexte pour attirer l’attention des autorités sur ce mal considéré comme une violation flagrante des droits des prisonniers afin qu’elles leur viennent en aide.
La prison civile de Jérémie fragilisée par des maladies
En plus des mauvaises conditions précitées, les prisonniers sont tombés malades, atteints des infections cutanées dont la gratelle. Ils ont aussi contracté d’autres maladie comme la tuberculose et la toux suivies d’une épidémie de gratelle, entre autres, a déclaré le responsable. Malgré tout, dit-il, les autorités n’interviennent pas pour remédier la situation.
Absence d’assises criminèles au niveau de la juridiction de Jérémie
Il nous semble que la juridiction de Jérémie est en proie à tous les problèmes du monde. Comme si ces manques ne suffisent pas.
Pas d’assises criminèles depuis environ 3 ans dans la juridiction de Jérémie. Cela est dû au fait que deux juges d’instruction dont leurs mandats arrivent à terme.
Au delà de la fin de leurs mandats, ces juges accordent, comme bon leur semble, main levée à des criminels notoires, qui à présent, circulent librement à travers les rues, alors qu’ils devraient y écrouer. Or, certaines personnes incarcées pour de simples infractions, y croupissent, en attente d’une décision de Justice, crie Gérald Guillaume.
LE FACTEUR HAÏTI (LFH)