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Lourdya Blaise a détaillé l’impact des traumatismes collectifs et individuels sur le développement personnel des jeunes à Port-au-Prince

Si les écrivains, comédiens, danseurs, poètes, entre autres, ont gratifié du spectacle aux participants grâce à leurs performances, l’étudiante mémorante en psychologie à la faculté des sciences humaines ( FASCH ), Lourdya Blaise, lors d’une conférence, s’est entretenue avec le public autour des traumatismes. Articulée autour du thème « Jeunesse et Trauma, analyse de l’impact des traumatismes collectifs et individuels sur le développement personnel des jeunes vivants à Port-au-Prince entre 2010-2024 », cette conférence a donné lieu à des échanges enrichissants.

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LE FACTEUR HAÏTI, le 30 Novembre 2024._Au cours de cette rencontre, modérée par Michaël Formilus, Lourdya Blaise a montré comment les événements qui se sont succédé dans le pays ont provoqué des cas de traumatisme chez les Haïtiens. Selon l’étudiante, citant l’association américaine de psychologie, on parle de traumatisme comme conséquence du trauma.Ce dernier s’explique par le fait qu’on se sente menacé, que ce soit la personne en question ou ses proches. Toutefois, elle précise qu’un traumatisme collectif demeure en fonction de l’impact qu’a l’événement sur l’individu.

Pour illustrer ses propos, elle a évoqué le séisme du 12 janvier 2010 considéré comme un trauma collectif, dans la mesure où il occupe encore des esprits.Ce drame nous rappelle la disparition des proches et d’énormes pertes matériels. C’est le cas d’un trauma qui devient un traumatisme collectif. Pour elle, il y a lieu de souligner que lorsque survient un événement, certaines personnes sont traumatisées et d’autres ne le sont pas. Selon ses dires, la violence des gangs armés n’est pas perçue de la même façon, soutient-elle. Il y a des personnes qui ont fui leurs maisons, mais ne sont pas traumatisées.

En effet, certaines personnes voient dans des situations traumatisantes un événement passager, avance-t-elle.
La conférencière s’est aussi déroulée sur le trauma collectif qui, selon lui, préoccupe l’esprit, même si on ne le vit plus encore. Il se manifeste sous plusieurs formes : manque de sommeil, psychose de peur, pensées envahissantes, battement du cœur intense… Généralement, les symptômes liés au trauma ont la vie dure. Quand cela perdure, il devient un stress aigu. Pour y faire face, on doit discuter avec d’autres personnes. Si la situation persiste, le stress aigu se transforme en phase de stress post-traumatique . Dans ce cas, il faut se confier à une personne de confiance ou aller voir un spécialiste de santé mentale, conseille-t-elle.

Dans sa présentation, Lourdya Bazile a aussi attiré l’attention de l’assitance sur l’état psychologique des enfants en ces temps qui courent. A en croire la présentatrice, les enfants sont aussi confrontés à cette situation de crise, même s’ils n’en parlent pas aux parents. Autant que les adultes, les enfants planifient aussi leur avenir. Face aux années scolaires bafouées, ils deviennent pensifs et inquiets, a-t-elle souligné. Ils se referment. L’enfant avant brillant, peut devenir violent et moins performent à l’école. Les parents sont appelés à les écouter et les comprendre.

Un bon moment d’échange, riche en conseils pratiques. Le public y a pleinement participé. À son tour, la présentatrice l’invite à mieux respirer et méditer. « On vit dans un pays où les soucis se mêlent, on doit prendre du temps pour soi, faire du sport, bien se nourrir, s’assurer que l’espace pour dormir soit propre et prendre du temps pour soi. Il y a plus d’une façon de faire pour trouver le calme », rappelle la psychologue.

LE FACTEUR HAÏTI (LFH) / Gertrude Jean-Louis