Faisant partie d’un groupe composé de 400 migrants dont plus de 80% sont des Haïtiens, Vanessa quitte Necocli, une petite ville frontalière entre le Panama et la Colombie pour rallier les Etats-Unis. À l’instar de tous les déplacés, elle doit à tout prix passer par El Daríen, une longue forêt dangereuse en Colombie. Pourtant, la déportée a avoué ce mercredi 22 Septembre 2021, sur les ondes de la radio Caraïbes qu’elle préfère affronter chaque jour cette forêt où elle est exposée à toute sorte de martyrs que de vivre en Haïti, son pays natal.Car, selon ce qu’elle laisse croire, vivre dans ce pays est plus difficile que de traverser cet espace féroce.
Le Facteur Haïti, le 22 Septembre 2021._Des milliers de migrants haïtiens accompagnés des centre-américains courtisent les Etats-Unis. La semanine écoulée, plus de 10 mille déplacés ont été bloqués sous le pont de Texas, au Mexique. Au long du parcours, ces migrants ont vraisemblablement vecu l’enfer. Ce dimanche 19 septembre 2021, l’administration américaine avait commencé avec la déportation. Alors que ces ressortissants regardaient la terre américaine au bout du tunnel.
Étonnement, la situation actuelle des immigrants haïtiens au pays étoilé semble ne pas effrayer les haïtiens vivant au pays de Piñera. Pour pallier leur manque d’un papier légal au pays, ils se disent prêts à braver le danger pour tenter d’attérir aux États-Unis. Et, c’est le cas de Vanessa qui entend emboîter le pas. Cette migrante haïtienne qui intervient sur les ondes de la radio Caraïbes depuis Necocli, une ville frontalière de la Colombie, parle sans langue de bois.
« Je suis actuellement à Necocli, dans un groupe composé de 400 migrants parmi lesquels trois enfants dont plus de 80% sont des Haïtiens. Nous attendons tous l’autorisation des autorités migratoires colombiennes pour ce long trajet dont le départ est fixé pour 9 heures, (heure haïtienne) », a déclaré Vanessa.

Au cours des péripéties qu’ont connues des milliers Haïtiens sur le pont Del Rio, à Texas, elle est déterminée à effectuer ce voyage qui pourrait écourter sa vie. « J’ai vu les images choquantes décrivant la situation difficile à laquelle font face mes compatriotes qui tentent de rallier les États-Unis. Malheureusent, je vais suivre leur trace en passant par la forêt Daríen », avoue t-elle.
Au cours de cette interview, Vanessa crache ouvertement haine pour Haïti, son pays d’origine. « Je préfère affronter la forêt El Daríen que de vivre en Haïti, car, il est encore plus difficile d’y vivre que traverser cet espace. Quelqu’un qui a déjà vecu en Haïti n’aura rien à craindre de cette forêt », reconnait la migrante, alors qu’elle connaît bien tout ce qui pourrait lui arriver en bravant la route.

« Affronter El Daríen renvoie à deux choix : D’abord, se faire emporter par les eaux et ensuite, s’exposer à toute sorte d’orgies, de viols ou de marthyrs, car des migrants haïtiens (des hommes aux cheuveux longs) ont été tués et lynchés dans la forêt. Il s’agit d’un acte revanchard de leurs exécutants par rapport à la mort en Haïti, d’ex-militaires colombiens, impliqués dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse », a fait savoir cette jeune fille.
Et fort de ses constats, elle est confiante : « La forêt n’est si difficile à défier.Il suffit d’être calme. D’ailleurs, vivre en Haïti c’est de l’affronter quotidiennement », a martelé Vanessa.

Or, elle n’est pas la dernière personne de nationalité haïtienne à s’inscrire dans ces genres de voyage. Un de ses compatriotes vivant au Chili depuis 2018, voit les États-Unis au bout du tunnel et doit nécessairement parcourir le même trajet. Et ce, faute de papier légal.
Le Facteur Haïti ( LFH)